XML et RSS : chronique d'une mort annoncée ?
Le Web sémantique du pauvre va s'imposer
Je sais, le titre est provoquant.
- "Quoi, tu voudrais nous faire croire que le formidable engouement pour ces formats est mort né ?"
- "Non, je prétends simplement que s'il perdure, ce sera principalement à cause de l'effet d'inertie."
Qu'est ce qui me permet d'affirmer ça, en allant à l'encontre de tous les professionnels de la planète ?
En un mot comme en cents : les micro-formats.
Kezako ?
Les micro-formats sont des formats de données spécifiques à une application donnée. La plupart des micro-formats ne sont pas encore très connus. Pour illustrer le concept, on assimilera FOAF (réseau de connaissances), vCard (coordonnées) ou RSS (articles de blog) à des micro-formats (on verra par la suite que ce n'est pas totalement le cas).
Ils permettent de décrire dans un format standard des données, de façon à ce qu'elle soit interprétables par une machine (Graal des initiatives autour du Web sémantique).
Mais là où les puissants cherchent à tout décrire par avance autour de normes complexes (WS-*, Liberty Alliance, RosettaNet), les micro-formats sont des initiatives bottom-up, qui cherchent à répondre à un besoin au moment où il se présente.
Quel rapport avec XML et RSS ?
Les tenants des micro-formats sont en train de faire un constat simple : xHTML permet de tout faire, sans avoir besoin d'ajouter une couche XML à côté ou au dessus.
Que ce soit pour spécifier des relations entre pages Web avec l'attribut <a href.. rel ="...">, ou que ce soit pour spécifier le type d'object décrit avec les propriétés <div class="...">, xHTML dispose des outils suffisants et nécessaires pour constituer une taxonomie.
Eh oui, ceux qui connaissent HTML le savent bien : ces attributs sont sous-utilisés, puisqu'ils n'ont aucune signification, sinon pour le concepteur de la page Web en question. Il suffit de se mettre d'accord sur la signification des attributs et de les affecter à bon escient pour que tout prenne un sens !
Prenons le cas des attributs de blocs <div>, qui définissent une zone dans la page web. Aujourd'hui, la principale raison qui pousse un développeur à ajouter un descriptif du genre <div class="toto"> est le fait qu'il pourra traiter la présentation de ce bloc dans une feuille de style CSS. Il pourra en effet décrire la présentation qu'il souhaite donner à ce bloc dans une directive de type div.toto {font-size:12px; }.
Le "toto" n'a évidemment aucune signification, sinon pour lui. Si maintenant, au lieu de choisir "toto", il choisit <div class="blog_entry_title"> conformément à un micro-format standard. Non seulement il pourra continuer à appliquer des directives de présentations CSS sur son bloc, mais ce bloc pourra également être interprété par des robots ou des protocoles adhérant au micro-format. Son contenu correspondra au titre d'un article de blog, et toute machine pourra le traiter comme tel, pour aggréger, mixer, reformater, communiquer, extraire, inclure, etc.
Un effet de bord sympathique est que les feuilles de style CSS pourraient devenir indépendantes du système de génération des pages web, puisque chaque système (ex Typepad, Viabloga, Wordpress..) produirait un code HTML semblable. Un formidable appel d'air pour les designers de modèles !
Quid de RSS dans tout ça ?
Aujourd'hui pour lire un flux RSS, il faut un programme particulier (un lecteur RSS) disponible sous forme de client logiciel ou en ligne. Dans ces programmes se cache une fonction de parsing XML, qui extrait, interprète et présente les champs RSS.
Imaginons maintenant une page HTML conforme aux micro-formats. Il suffit alors d'extraire l'information, puisque l'interprétation et la présentation sont directement gérées par le navigateur.
Plus besoin de logiciels supplémentaires, on peut aggréger n'importe quel page dans n'importe quelle autre. Magique, non ?
On commence à peine à percevoir le potentiel des micro-formats. La bonne nouvelle est que le Web sémantique sera accessible à tous à moindre coût. Pas besoin de WS-*, pas besoin de XSLT, pas besoin de SOAP (plutôt REST) ou d'UDDI (plutôt Google). HTML & HTTP are "good enough".
Laissez les grands industriels réinventer la roue, et préferez la faire tourner !
NB : pour les fans de tags, le microformat qui monte c'est xFolk
NB : une présentation de Tantek Celik- "Quoi, tu voudrais nous faire croire que le formidable engouement pour ces formats est mort né ?"
- "Non, je prétends simplement que s'il perdure, ce sera principalement à cause de l'effet d'inertie."
Qu'est ce qui me permet d'affirmer ça, en allant à l'encontre de tous les professionnels de la planète ?
En un mot comme en cents : les micro-formats.
Kezako ?
Les micro-formats sont des formats de données spécifiques à une application donnée. La plupart des micro-formats ne sont pas encore très connus. Pour illustrer le concept, on assimilera FOAF (réseau de connaissances), vCard (coordonnées) ou RSS (articles de blog) à des micro-formats (on verra par la suite que ce n'est pas totalement le cas).
Ils permettent de décrire dans un format standard des données, de façon à ce qu'elle soit interprétables par une machine (Graal des initiatives autour du Web sémantique).
Mais là où les puissants cherchent à tout décrire par avance autour de normes complexes (WS-*, Liberty Alliance, RosettaNet), les micro-formats sont des initiatives bottom-up, qui cherchent à répondre à un besoin au moment où il se présente.
Quel rapport avec XML et RSS ?
Les tenants des micro-formats sont en train de faire un constat simple : xHTML permet de tout faire, sans avoir besoin d'ajouter une couche XML à côté ou au dessus.
Que ce soit pour spécifier des relations entre pages Web avec l'attribut <a href.. rel ="...">, ou que ce soit pour spécifier le type d'object décrit avec les propriétés <div class="...">, xHTML dispose des outils suffisants et nécessaires pour constituer une taxonomie.
Eh oui, ceux qui connaissent HTML le savent bien : ces attributs sont sous-utilisés, puisqu'ils n'ont aucune signification, sinon pour le concepteur de la page Web en question. Il suffit de se mettre d'accord sur la signification des attributs et de les affecter à bon escient pour que tout prenne un sens !
Prenons le cas des attributs de blocs <div>, qui définissent une zone dans la page web. Aujourd'hui, la principale raison qui pousse un développeur à ajouter un descriptif du genre <div class="toto"> est le fait qu'il pourra traiter la présentation de ce bloc dans une feuille de style CSS. Il pourra en effet décrire la présentation qu'il souhaite donner à ce bloc dans une directive de type div.toto {font-size:12px; }.
Le "toto" n'a évidemment aucune signification, sinon pour lui. Si maintenant, au lieu de choisir "toto", il choisit <div class="blog_entry_title"> conformément à un micro-format standard. Non seulement il pourra continuer à appliquer des directives de présentations CSS sur son bloc, mais ce bloc pourra également être interprété par des robots ou des protocoles adhérant au micro-format. Son contenu correspondra au titre d'un article de blog, et toute machine pourra le traiter comme tel, pour aggréger, mixer, reformater, communiquer, extraire, inclure, etc.
Un effet de bord sympathique est que les feuilles de style CSS pourraient devenir indépendantes du système de génération des pages web, puisque chaque système (ex Typepad, Viabloga, Wordpress..) produirait un code HTML semblable. Un formidable appel d'air pour les designers de modèles !
Quid de RSS dans tout ça ?
Aujourd'hui pour lire un flux RSS, il faut un programme particulier (un lecteur RSS) disponible sous forme de client logiciel ou en ligne. Dans ces programmes se cache une fonction de parsing XML, qui extrait, interprète et présente les champs RSS.
Imaginons maintenant une page HTML conforme aux micro-formats. Il suffit alors d'extraire l'information, puisque l'interprétation et la présentation sont directement gérées par le navigateur.
Plus besoin de logiciels supplémentaires, on peut aggréger n'importe quel page dans n'importe quelle autre. Magique, non ?
On commence à peine à percevoir le potentiel des micro-formats. La bonne nouvelle est que le Web sémantique sera accessible à tous à moindre coût. Pas besoin de WS-*, pas besoin de XSLT, pas besoin de SOAP (plutôt REST) ou d'UDDI (plutôt Google). HTML & HTTP are "good enough".
Laissez les grands industriels réinventer la roue, et préferez la faire tourner !
NB : pour les fans de tags, le microformat qui monte c'est xFolk
PS : quand est-ce que l'Ouvre-Boite définit des micro-formats ?
UPDATE : le site des microformats vient d'ouvrir.
Ecrit par stephane-lee le Jeudi 16 Juin 2005, 12:12 dans "Actualités" Lu 15915 fois.
Commentaires
Lien croisé
Anonyme - le 17-06-05 à 11:01 - #
websiteburo | agence interactive | audit et stratégies on-line | e-marketing | e : "L’ouvre-boîte nous introduit le concept de manière un peu provocante ici. Un panorama plus complet, en anglais, est disponible sur Technorati. "
autre utilisation des classes et des id
Fred Bird - le 17-06-05 à 11:48 - #
les class et id ne sont pas seulement utilisés pour le stylage css... mais aussi pour l'application de comportement javascript.
Quant aux qualités relatives des micro-formats et des xml prédéfinis, je pense que la première solution a pour désavantages de :
- d'avoir un train de retard
- d'être plus complexe à standardiser (= plus dur de faire emerger un standard)
- d'être mixé avec les données, et donc dépendre en partie de leur représentation/structuration
← Re: autre utilisation des classes et des id
stephane-lee - le 17-06-05 à 13:44 - #
Fred,
Quelques réponses rapides :
Dans tous les cas, j'ai choisi mon camp.
← Re: Re: autre utilisation --> Un Nouveau Concept
stephane-lee - le 18-06-05 à 11:06 - #
J'adore le "Standards R' Us" ;-)
Une autre façon plus sensuelle de dire "Bougez-vous le C**" , c'est "Move Your Ass 'till somebody Stare atcha". (Dixit Prince, the One&Only).
Cher Lecteur, tu es un Artiste; Nous sommes tous des Artistes.
On se retrouve au Studio ?
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Anonyme - le 19-06-05 à 23:18 - #
BlogMarks.net : Last public marks from user philippej from month 06/2005 : "XML et RSS : chronique d'une mort annoncée ?Est-ce que les microformats savent faire le café ? Je ne suis quand même pas sûr que foaf, rss ou vcard soient les meilleurs exemples de ce que peut-être un microformat.by philippej "
A propos des microsformats
Jérôme - le 20-06-05 à 12:26 - #
A lire sur La Grange
Jerome
← Re: A propos des microsformats
stephane-lee - le 20-06-05 à 13:45 - #
On peut pas mettre de commentaires sur le "blog" de la Grange ?
Je vais donc commenter ici.
Peu me chaud du business model de Technorati, du moment que les microformats ajoutent de la valeur, et l'article cite des exemples probants.
Qu'ils cherchent à gagner de l'argent avec, ne semble pas anormal, tout travail mérite salaire. Au moins eux ils font des propositions...
C'est un canal de distribution (de notre contenu) comme un autre. Il est normal qu'il se rémunère à sa juste valeur. Si on ne veut pas de ça, alors rien ne nous oblige à mettre nos données personnelles à leur format ;-)
Quant au marketing, franchement je préfère que les analystes bossent sur mes données publiques que sur des fichiers échangés sous le manteau. Le profiling volontaire, oui , secret non.
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Anonyme - le 12-09-05 à 17:09 - #
InternetActu.net : " Bien, mais comment cela fonctionne-t-il ? Ecoutons Stéphane Lee qui est très compréhensible pour qui connaît un petit peu le HTML :"